mardi 17 décembre 2013

François Uzan 'MagicPoussPouss' et Serge Vieillard 'Eclipse'


François Uzan MagicPoussPouss et Serge Vieillard Eclipse

1. Elément mobile avec système de monocycle et deux caissons, l'un intérieur et l'autre extérieur. Les caissons sont des supports pour différentes formes d'expression: images, textes, objets divers.
Le 'MagicPoussPouss' peut rester dans la case Kanaké et tourner en rond et/ou sortir de la case et se déplacer dans l'ensemble de la zone accueil du CCT.
Le 'MagicPoussPouss' peut se remplir des doutes des visiteurs et ceux-ci peuvent tourner en rond et/ou aller vers la lumière extérieure pour expérimenter leurs doutes au contact avec le dehors, les aérer, les partager...


2. La Lune, accrochée au château Hagen pendant un mois, a rejoint la case Kanaké du centre culturel Tjibaou, pour un dialogue avec le MagicPoussPouss de François Uzan. Cette mise en commun des deux éléments dans la case n'est pas sans rappeler quelque chose du cinématographe et en particulier la lune de Méliès mais aussi E.T ou la compagnie DreamWorks de Spielberg... Rêve, projection, imaginaire sont tout particulièrement associés au seul satellite naturel de la Terre qu'est la Lune. Et pourtant, planète liée à la fécondité, elle est constituée de myriades de cratères et autres mers désertiques. Elle interroge alors, placée dans le contexte de l'exposition, bien des paradoxes de la pensée et de l'émotion humaines qui projettent leurs propres mouvances intérieures sur toute réalité extérieure. Le parallèle avec la rencontre à effets tous azimuts dont le véhicule de François Uzan se fait une somme mobile est loin d'être fortuite.

Marc Faucompré 'Le temps océanien et le boson de Higgs' / Ariella Blancher 'Echafaudage'


Marc Faucompré Le temps océanien et le boson de Higgs / Ariella Blancher Echafaudage

Par son intervention, Marc Faucompré donne le départ d'un ensemble de modules qui prennent place sur les terrasses est du centre culturel Tjibaou. Des artistes seront invités à augmenter cette installation inspirée du travail de Pascale Martine Tayou - artiste camerounais qui a pour habitude d'occuper de grands espaces avec des installations volumineuses aux influences multipliées d'un entre-deux culturel, entre richesse (des points de vue) et pauvreté (des matériaux). Pour initier cette expérimentation entre abouti et innabouti, Marc Faucompré place un élément qui évoque une nouvelle conception du temps avancée par les scientifiques après la découverte du boson de Higgs - découverte très récemment couronnée du prix Nobel de physique. Pour certains chercheurs, le temps ne serait plus cette flèche lisse à la trajectoire irréversible. Comme dans la conception océanienne du temps, le passé, le présent et le futur seraient si intimement liés que l'ordre temporel ne serait plus univoque. L'artiste propose une représentation visuelle de ce concept où les liens océaniens déforment le fil du temps de la conception occidentale qui prévalait jusqu'ici et où le boson de Higgs - particule d'interaction ou de force qui permet aux particules d'acquérir une masse - donne aux objets l'illusion de la masse.

Les cocons d'Ariella Blancher ont voyagé depuis château Hagen, où, posés avec les meubles d'un espace déjà occupé, ils déployaient fils et vie. Arrivés au Centre culturel Tjibaou, ils ont été disposés sur un échafaudage, qui, entièrement entouré de film plastique, joue avec l'idée même de présentation faisant d'un élément de construction une vitrine de type muséal. On est ici entre intérieur et extérieur, accès et protection, présence et retrait. C'est encore un temps de gestation, qui semble indiquer que l'on en est bien toujours à la genèse d'un monde et que les formes à venir, sur le point d'éclore, s'apprêtent à donner leur part de sens.
donner leur part de sens.

mercredi 4 décembre 2013

Ariella Blancher 'Echafaudage'


 Ariella Blancher Echafaudage

Les cocons d'Ariella Blancher ont voyagé depuis château Hagen, où, posés avec les meubles d'un espace déjà occupé, ils déployaient fils et vie. Arrivés au Centre culturel Tjibaou, ils ont été disposés sur un échafaudage, qui, entièrement entouré de film plastique, joue avec l'idée même de présentation faisant d'un élément de construction une vitrine de type muséal. On est ici entre intérieur et extérieur, accès et protection, présence et retrait. C'est encore un temps de gestation, qui semble indiquer que l'on en est bien toujours à la genèse d'un monde et que les formes à venir, sur le point d'éclore, s'apprêtent à donner leur part de sens.


Severine Grenda 'Im-plant-ation(s)' 2

 Severine Grenda  Im-plant-ation(s)

L'accession à la propriété - et son pendant, la spoliation - est l'un des enjeux majeurs de l'histoire de la colonisation. Dans les récits historiques, le colon est défini comme quelqu'un qui vient s'installer 'définitivement' sur une terre qui, le plus souvent, est pour lui, synonyme de renaissance, survie, nouvelle identification ….On parle de « concession » ; mais, finalement, qui concède quoi à qui ? Qu'est-ce qui est concédé ? Habite-on ou est-on habité par une histoire ? Séverine Grenda poursuit ici un propos déjà abordé dans un travail intitulé « demain-j'accède-à-la-proprietè ».

D'abord présentée au château Hagen, dans une pièce occupée par un meuble très imposant, l'œuvre de Séverine Grenda retrouve au centre culturel Tjibaou un meuble, muséal celui-ci. L'implantation devient un entassement, accentuant encore l'idée de codification, d'uniformisation. Mais, présentées ainsi, les petites maisons aveugles ou aveuglées semblent dire aussi que cette histoire là ne pourrait bientôt n'être plus plus qu'une pièce de musée…?




dimanche 24 novembre 2013

Severine Grenda 'Im-plant-ation(s)
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                                                  (c)ADCK-CCT, photogr. Eric Dell'Erba                                                 
                                                      
Severine Grenda Im-plant-ation(s)

Séverine Grenda part de la maison pour multiplier l'idée même de maison. Intervenant dans un espace occupé par un meuble très mposant, l'artiste a choisi d'évoquer ce qui, à partir de ce lieu qu'est le château Hagen - et sans doute de cette pièce même qui était le bureau de Tibby Hagen - il s'est, dans le passé, déployé en termes de quartier, de logique de ville, de perspectives de rentabilité dans le domaine de la construction en série….L'accession à la propriété - et son pendant, la spoliation - est l'un des enjeux majeurs de l'histoire de la colonisation. Dans les récits historiques, le colon est défini comme quelqu'un qui vient s'installer 'définitivement' sur une terre, qui, le plus souvent, est pour lui, synonyme de renaissance, survie, nouvelle identification ….On parle de 'concession' ; mais, finalement, qui concède quoi à qui? Qu'est-ce qui est concédé? Habite-on ou est-on habité par une histoire? Séverine Grenda poursuit ici un propos déjà abordé dans un travail intitulé ' demain-j'accède-à-la-proprietè'. Calédonienne, elle se sent particulièrement concernée par l'histoire de 'l'implantation' et les répercussions que cela peut avoir sur plusieurs générations.

Véronique Menet 'Confort moderne
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                                                                         (c)ADCK-CCT, photogr. Eric Dell'Erba

Véronique Menet Confort moderne

« Arrivée sur le perron du château, j’embrasse du regard le hall majestueux, qui m’inspire un certain émerveillement. Puis, je dirige mes pas vers le salon aux proportions amples, pour y découvrir un intérieur confortable et bourgeois où tous les objets sont remis en cause.
Chaque élément, offrant fonction et confort à la pièce, est disséqué, démonté, mis à nu. Je ne peux plus m’assoir, je ne peux plus lire l’heure, je ne peux plus mettre mes chaussures.
L’objet trouve sa fonction dans l’assemblage de pièces ajustées, mais, désassemblés, ces éléments deviennent abstraits et perdent leur sens initial. Ces formes, sont comme les lettres d’un nouvel alphabet. Elles racontent des histoires qui m’échappent, mais que j’aimerais bien attraper. » Véronique Menet

samedi 23 novembre 2013

Florence Giuliani 'Une loi organique'

                                                                   (c)ADCK-CCT, photogr. Eric Dell'Erba

Florence Giuliani Une loi organique

Constituée, en grande partie, d'anneaux de carton recouverts de différentes textures, la masse présente dans la case Vinimoi est à multiples entrées. Certains passages intérieurs sont courts, d'autres traversants. Question de point de vue.

A hauteur d'homme, posée sur un ensemble de tables dont les pieds sont comme des pilotis, la masse est animale, végétale, humaine ; elle a une peau, des peaux.

Construction fragile, menacée par toutes sortes de périls, elle a été sécrétée selon un principe très naturel, anneau par anneau, l'un donnant naissance à l'autre, dans une fabrication de volume à l'apparence très organique. En fait, la masse est architecturée, joue sur le dense et le léger et les entrées de lumière. Tout d'abord on ne sait pas à quoi on a affaire, cela paraît ingérable, énorme, sans prise; mais, à bien y regarder, et à regarder à l'intérieur, on découvre tout autre chose, on a des perspectives, linéaires ou incurvées. Plusieurs points de vue, plusieurs façons de structurer simultanément la pensée d'une situation.

Anneau par anneau, on construit du possible; individuellement et collectivement; on sécrète du constructible, tous et chacun d'entre nous. C'est ce pays-là que l'on habite; avec sa nature si riche, il a comme une texture et ce qui nous lie à lui est aussi tout à fait organique. Pays du corps, de l'esprit, de la pensée, il se développe, avec une enveloppe multiple, une enveloppe animale, végétale, humaine; il est un habitat, un habitacle, il demande à ce que l'on se penche un peu pour l'envisager de l'intérieur ; il demande à ce que les logiques intérieures d'une situation soient envisagées simultanément.


jeudi 21 novembre 2013

Ariella Blancher 'Fils'

                                                                         (c)ADCK-CCT, photogr. Eric Dell'Erba



Ariella Blancher Fils

Dans un espace protocolaire du château, dans lequel des meubles et objets de valeur accompagnent la visite de visiteurs de marque, des cocons déploient des fils de couleurs multiples. Installation porteuse d'un double sens possible, on peut envisager ces cocons plein de vie comme des envahissements dans des espaces qui veulent conserver intacte la trace d'un passé que l'on pourrait considérer comme figé.
A l'inverse, ces cocons fertiles peuvent aussi être vus comme l'apport renouvelé de visions pour l'avenir, de sens multipliés. Ils semblent dire que l'on en est bien toujours à la genèse d'un monde et que les nouvelles formes à venir donneront leur part de sens là où il n'y en a encore qu'à grand peine.

Jean-Michel Boéné / Hélène Janet … 'Histoires d'outils'

(c)ADCK-CCT, photogr. Eric Dell'Erba


Jean-Michel Boéné / Hélène JanetHistoires d'outils'

Mis en relation les uns avec les autres, des outils dialoguent, formant un ensemble mystérieux. Ils sont placés sur des étagères qui, elles aussi, ont une histoire et ont été faites sur mesure pour exposer les trophées de la jeunesse sportive d'un responsable politique calédonien aujourd'hui disparu.
Tous les outils disent la quête de savoir-faire. Chacun d'entre eux pose une énigme en étant détourné de son aspect habituel ou en ayant des particularités étonnantes: des outils a l'apparence pauvre et bricolée, permettent, en réalité, de veiller à l'absolue perfection de la courbe d'un élément du toit du château ; un autre, conique, met en avant la présence d'un cylindre, dans un jeu de formes qui semble improbable à première vue; le tranchant d'une hache en savon fait d'un objet qui évoque le danger, un objet pacifique; un hameçon, qui sert à ne préserver que la quantité de poisson strictement nécessaire à la nourriture quotidienne, se transforme en crochet qui ratisse, bien plus qu'il ne faut, le fond des mers... L'ensemble de ces outils dit aussi à quel point le château Hagen est un lieu marqué par l'idée d'excellence. Volumes, éléments de décoration, ambitions d'une famille pour un pays dont elle veut développer ce qu'elle pense être les potentiels, marquent l'histoire de ce bâtiment ambassadeur d'aspects d'une culture dont il magnifie l'exemple. Les ombres projetées de certains de ces outils racontent-ils une histoire un peu différente?


Laurence Lagabrielle 'Des humains et des cycles'


Laurence Lagabrielle  Des humains et des cycles

Deux dessins pour trois personnages. Le premier d'entre eux donne vie par la parole à son double dans une relation sans fin. Il est ici
question de cycle de vie et la colonne vertébrale, brisée en plusieurs points, ainsi que la quasi-transparence du personnage inversé peuvent donner lieu à plusieurs interprétations possibles: un épuisement des ressources vitales à force de souffler sans fin une vie à un être qui ne prend pas corps?Le début de l'épuisement d'un cycle pour la naissance d'un autre, à venir?
Le personnage du second dessin, lui, semble garder en réserve, derrière lui, une quantité infinie d'astres, cycles à venir qui commencent à passer par lui, cycles passés qui le fondent? La relation au temps semble suspendue dans les deux œuvres. Elle sont, à l'instar d'autres œuvres présentées dans cette exposition, les témoins d'un lien à la cosmologie que le titre 'A la lumière d'un doute' semble favoriser dans beaucoup des propositions des artistes participant.

jeudi 14 novembre 2013

Marc Faucompré 'Le temps océanien et le boson de Higgs '


Marc Faucompré  'Le temps océanien et le boson de Higgs '

Par son intervention, Marc Faucompré donne le départ d'un ensemble de modules qui prendront place sur les terrasses Est du centre culturel Tjibaou.
Tout au long de la période estivale, des artistes seront invités à augmenter cette installation. Pour initier cette expérimentation entre abouti et inabouti, Marc Faucompré place un élément qui évoque une nouvelle conception du temps avancée par les scientifiques après la découverte du boson de Higgs - découverte scientifique très récemment couronnée par le prix Nobel de physique. Pour certains chercheurs, le temps ne serait plus cette flèche lisse à la trajectoire irréversible. Comme dans la conception océanienne du temps, le passé, le présent et le futur seraient si intimement liés que l'ordre temporel ne serait plus univoque. L'artiste propose une représentation visuelle de ce concept où les liens océaniens déforment le fil du temps de la conception occidentale qui prévalait jusqu'ici et où le boson de Higgs - particule d'interaction ou de force qui permet aux particules d'acquérir une masse - donne aux objets l'illusion de la masse.


dimanche 10 novembre 2013

Gracienne Koéa / Lydie Gardet / Stéphane Foucaud 'Repas partagé'





Gracienne Koéa / Lydie Gardet / Stéphane Foucaud Repas partagé

Repas partagé sur une table comme un autel dans un lieu dont l'atmosphère évoque celle d'une chapelle. La construction est marquée, par deux fois, d'éléments ternaires: celle des ouvertures entre les deux espaces, celle des portes donnant sur l'extérieur. Nous sommes ici dans la partie 'pauvre' du château, celle qui a vu des générations de domestiques se succéder qui ont donné naissance, en Nouvelle-Calédonie, à une classe de l'histoire harassante, avec les bagnards, les petits mineurs... Issus le plus souvent de la communauté javanaise, la domesticité a façonné le quartier de la Vallée-des-colons, avec son humilité et son lien à un ressenti spirituel modeste auquel cette installation à six mains rend hommage. Le fil rouge est celui du lien entre les communautés minoritaires de ce pays, entre leurs histoires très singulières.


Luong Dinh "Yakiimo,Yaa-kiimo, Yakiimo!"



Luong Dinh "Yakiimo,Yaa-kiimo, Yakiimo!"

Dans une rue du centre ville de Kyoto, par une nuit froide, passe un vendeur de patates douces qui annonce la promesse d'un met simple dont la population raffole. D'une grande poésie de la réalité, liée à une tradition humble, cette scène de la vie citadine dit la réassurance, la chaleur d'une humanité douce, qui crée un contraste fort entre l'aspect très rural d'un pays et la vie contemporaine marquée par une urbanité étouffante.


Florence Giuliani 'Le grand dehors'


Florence Giuliani Le grand dehors

Des "vieux" et des "vieilles" chuchotent un savoir très ancien de lien avec l'univers, gardant une flamme discrète et devisant de l'histoire des humains, perdus peut-être dès lors qu'ils ne se vivent plus comme faisant partie d'un cosmos qui les contient au même titre que toutes les autres manifestations de vie. Le cosmos peut, pourtant, les inspirer s'ils restent réceptifs à ce qui les entoure. 
L'espace des combles a la particularité de plonger le visiteur dans un monde très différent du rez-de-chaussée du château. Espace confortable, rassurant, coupe-t-il de la réalité ou, au contraire, rappelle t-il que la réalité est aussi en lien avec l'espace, l'influence des astres...? Figures humbles mais éveillées au 'grand-dehors' ces "vieux" et "vieilles" sont une réalité vivante du pays; un savoir qui fait l'une des particularités précieuses de cette terre océanienne marquée par un lien puissant à l'univers cosmique.



Serge Vieillard 'Eclipse'


Serge Vieillard Eclipse

La Lune, notre deuxième astre luminaire, celui qui joue sur nos humeurs, nos marées, la pousse des plantes qui nous nourrissent....Par excellence, la Lune est notre lien à la subtilité, à l'inconscient. Présentée ici dans un moment d'éclipse, elle n'impose rien, choisit l'ombre autant que la lumière, pour influer doucement sur l'humeur des humains. Mais aussi, elle est proche comme jamais, révélant plus de la réalité de sa surface que ce que permet une vision plus habituelle. Placées sur des supports A4, omniprésents dans notre vie de tous les jours, les courbes lunaires deviennent un motif à facettes pour notre quotidien; et c'est bien ce qu'elles sont en réalité, jour après jour présentes à nous, même si nous ne le savons plus très bien...La Lune a, autrefois, été bien plus proche de la Terre qu'elle ne l'est aujourd'hui; dans notre mémoire et notre savoir collectif, elle est tour à tour familière et lointaine. Astre lié à la fécondité, la Lune présente pourtant des cratères qui semblent dépourvus de vie. Dans le langage courant, 'face visible' et 'face cachée' caractérisent cet astre qui est le seul satellite naturel de la Terre. Est-ce pour cette raison que toute chose, pour l'humain, est marquée par le paradoxe?


samedi 9 novembre 2013

Florence Giuliani 'Une loi organique'



Florence Giuliani Une loi organique

Constituée, en grande partie, d'anneaux de carton recouverts de différentes textures, la masse présente dans la case Vinimoi est à multiples entrées. Certains passages intérieurs sont courts, d'autres traversants.
 Question de point de vue.
 A hauteur d'homme, posée sur un ensemble de tables dont les pieds sont comme des pilotis, la masse est animale, végétale, humaine ; elle a une peau, des peaux.

Construction fragile, menacée par toutes sortes de périls, elle a été sécrétée selon un principe très naturel, anneau par anneau, l'un donnant naissance à l'autre, dans une fabrication de volume à l'apparence très organique.
 En fait, la masse est architecturée, joue sur le dense et le léger et les entrées de lumière.
 Tout d'abord on ne sait pas à quoi on a affaire, cela paraît ingérable, énorme, sans prise; mais, à bien y regarder, et à regarder à l'intérieur, on découvre tout autre chose, on a des perspectives, linéaires ou incurvées. Plusieurs points de vue, plusieurs façons de structurer simultanément la pensée d'une situation.

Anneau par anneau, on construit du possible; individuellement et collectivement; on sécrète du constructible, tous et chacun d'entre nous.  C'est ce pays-là que l'on habite; avec sa nature si riche, il a comme une texture et ce qui nous lie à lui est aussi tout à fait organique. Pays du corps, de l'esprit, de la pensée, il se développe, avec une enveloppe multiple, une enveloppe animale, végétale, humaine; il est un habitat, un habitacle, il demande à ce que l'on se penche un peu pour l'envisager de l'intérieur ; il demande à ce que les logiques intérieures d'une situation soient envisagées simultanément.

Xavier Berton 'Ventres'



Xavier Berton Ventres
Série d'une vingtaine de photographies inspirée de la constatation que le ventre, dans nos sociétés actuelles, perd toute symbolique, alors que pour les Indiens, par exemple, le ventre est le siège de l'âme, racine de la vie ; ils font un rapprochement morphologique entre la structure du cerveau et celle de l'intestin grêle  qui, tous deux, disposent des circonvolutions ressemblantes - et considèrent le ventre comme le « deuxième cerveau ».

Chez « nous », ou, du moins, dans les sociétés de type occidental, la libération des corps a eu pour conséquence, au bout du compte, de nous amener à considérer notre corps comme un objet étranger.
 Le corps et l’individu ne font plus un. Le ventre apparaît comme un objet, un bien qui - dans un temps matérialiste - devient source d’intérêt (financier entre autres), source de rejet, de fierté mais aussi de honte.

Ne sommes nous plus connectés à nos tripes ?
 Le doute fait appel à notre capacité de réflexion mentale - celle qui nous fait penser que nous avons une certitude ou une incertitude à propos d'un sujet qui nous occupe ; toute question fait, en réalité, aussi appel à cette partie du corps qu'est le ventre, grand lieu de réception et de production d'une énergie qui est tout autant instinctive qu'émotionnelle et donne naissance, sans discontinuer, à une activité neuronale intense. 


vendredi 8 novembre 2013

TAT 'Métaphore de trois habitants'



TAT Métaphore de trois habitants

Volume de passage ou de circulation, l'œuvre de TAT (Théodore Kwack, Alejandra Rink-Ramirez et Thomas Wachter) est un lieu
dans le lieu. Il permet d'expérimenter, dans une surface réduite, une sensation d'infini, de pertes de repères.... Musique conceptuelle, miroirs et écriture plongent le visiteur dans un autre espace-temps à la fois inconfortable et excitant, permettant de se perdre et de se transformer. Est-on tout à fait le même en ressortant de ce petit lieu d'infini?

 "Poètes, architectes et artistes plasticiens vivent la création sous les différents angles de leur activité, mais également sous une forme commune d'expression. A travers un espace sensoriel où se perd l'horizon, les repères, un espace d'abstraction, nous prétendons projeter nos doutes, questions et inquiétudes sur l'individu et son lieu de vie. Être ici ou là bas, vivre ce lieu ou cet autre, la question permanente et la rencontre proche, espaces sensibles qui nous permettent de créer de nouvelles réalités, la construction d'une métaphore.
 Une métaphore d'ici ou de là bas ? "
 TAT

Jean-Philippe Tjibaou 'Travail dans l'ombre...
'



Jean-Philippe Tjibaou Travail dans l'ombre...

Intervenant lui dans un espace protocolaire du château Hagen, dans lequel le public ne peut pas entrer, Jean-Philippe Tjibaou choisit de réduire encore le champ de vision possible. Il propose un point de vue précis sur la salle à manger du château qui permet au visiteur de voir, depuis une lucarne sur les portes vitrées donnant sur la véranda, un ensemble de pirogues sur l'eau. Le fait de ne pouvoir concentrer sa vision que sur cette partie de la pièce joue sur l'ambigüité de la focalisation. Le jeu de reflet, qui renvoie au monde du songe, ouvre des perspectives de rencontres renouvelées avec le monde océanien. Jean-Philippe Tjibaou continue, par cette nouvelle œuvre, à explorer le monde de la pirogue réactualisée sur tout le territoire de la Nouvelle-Calédonie. Il se consacre à cette aventure humaine chargée de sens depuis dix ans, au sein de l'association BWAKALLA'M , "ta pirogue" en langue Pinje. A la lumière d'un doute, voit-on mieux ou voit-on moins bien ? De quelle charge symbolique le reflet est-il porteur ? Le songe partagé n'est-il pas la base même de toute élaboration fiable pour une société en devenir quand il y a « une décennie à faire émerger de l'ombre un futur rêvé pour l'Autre, pour Nous...' »?


jeudi 7 novembre 2013


François Uzan MagicPoussPouss

Elément mobile avec système de monocycle et deux caissons, l'un intérieur et l'autre extérieur. Les caissons sont des supports pour différentes formes d'expression: images, textes, objets divers.Le 'MagicPoussPouss' peut rester dans la case Kanaké et tourner en rond et/ou sortir de la case et se déplacer dans l'ensemble de la zone accueil du CCT.
Le 'MagicPoussPouss' peut se remplir des doutes des visiteurs et ceux-ci peuvent tourner en rond et/ou aller vers la lumière extérieure pour expérimenter leurs doutes au contact avec le dehors, les aérer, les partager...

Vous êtes invité(e) à monter sur le Magic PoussPouss et à sortir de la case Kanaké; l'artiste souhaite que vous rentriez le véhicule après votre parcours à l'intérieur de la case Kanaké. Il vous en remercie par avance


Installation collective à la Maison du livre de la Nouvelle-Calédonie.
Hier soir (ici), le 7 novembre, une première lecture publique de textes piochés aléatoirement dans une réserve de brouillons a donné lieu à une expérimentation qu'il nous tarde de reprendre et d'emblée un projet de création vocale pour 2014.

Avec Florenda Waina Nirikani et Stéphane Camille et Jean-Brice Peirano au discours un peu brouillon....


Les lectures publiques permettent de favoriser des moments qui sont comme des instantanés de facettes différentes de la Nouvelle-­‐Calédonie et font entendre des voix peu audibles jusque là mais qui deviendront, peut-être, des voix majeures du pays de demain.

L'idée de brouillon renvoie à la nécessité que s'élabore sans discontinuer la parole d'une société sur elle-­même, jamais aboutie, jamais suffisamment fidèle à la multiplicité et à la profondeur du ressenti des individus qui la constituent. 

Une des grandes particularités du pays est que de très nombreuses langues s'y côtoient et que, si certaines d'entre elles ne sont compréhensibles que par une minorités d'individus, elles baignent toutes, ne serait-­ce que très ponctuellement, les oreilles de tous les calédoniens.


mardi 5 novembre 2013



Plongé de nattes dans la baie du centre culturel Tjibaou en direction du château Hagen. Au château, ressorties bleues par la niche du perron, elles se sont protocolairement alignées.

Après avoir plongé dans la baie du centre culturel Tjibaou, les nattes sont ressorties bleues au château Hagen par la niche du perron et alignées protocolairement.

vendredi 1 novembre 2013

Gracienne Koéa
détail d'installation
'repas partagé'
château Hagen, à partir du 5 novembre

Gracienne Koéa / Lydie Gardet / Stéphane Foucaud
Repas partagé sur une table comme un autel dans un lieu dont l'atmosphère évoque celle d'une chapelle. La construction est marquée, par deux fois, d'éléments ternaires: ceux des ouvertures entre les deux espaces, ceux des portes donnant sur l'extérieur.
Nous sommes ici dans la partie 'pauvre' du château, celle qui a vu des générations de domestiques se succéder qui ont donné naissance, en Nouvelle-Calédonie, à une classe de l'histoire harassante, avec les bagnards, les petits mineurs...
Issus le plus souvent de la communauté javanaise, la domesticité a façonné le quartier de la Vallée des colons, avec son humilité et son lien à un ressenti spirituel modeste auquel cette installation à six mains rend hommage. Le fil rouge est celui du lien entre les communautés minoritaires de ce pays, entre leurs histoires très singulières.

mardi 29 octobre 2013





TAT
'Métaphore de trois habitants'
installation au centre culturel Tjibaou
à partir du 5 novembre


Volume de passage ou de circulation, l'œuvre de TAT (Théodore Kwack, Alejandra Rink-Ramirez et Thomas Wachter) est un lieu dans le lieu. Il permet d'expérimenter, dans une surface réduite, une sensation d'infini, de pertes de repères....
Musique conceptuelle, miroirs et écriture plonge le visiteur dans un autre espace-temps qui, qui peut-être inconfortable, peut-être excitant, voire les deux à la fois, permet de se perdre et de se transformer. Est-on tout à fait le même en ressortant de ce petit lieu d'infini?


"Poètes, architectes et artistes plasticiens vivent la création sous les différents angles de leur activité, mais également sous une forme commune d'expression. A travers un espace sensoriel où se perd l'horizon, les repères, un espace d'abstraction, nous prétendons projeter nos doutes, questions et inquiétudes sur l'individu et son lieu de vie. Être ici ou là bas, vivre ce lieu ou cet autre, la question permanente et la rencontre proche, espaces sensibles qui nous permettent de créer de nouvelles réalités, la construction d'une métaphore. 
Une métaphore d'ici ou de là bas ? "
TAT


Séverine Grenda
Détail d'installation
'Im-plant-ation(s)'
au château Hagen à partir du 5 novembre


Séverine Grenda part de la maison pour multiplier l'idée même de maison. Intervenant dans un espace occupé par un meuble très imposant, l'artiste a choisi d'évoquer ce qui, à partir de ce lieu qu'est le château Hagen - et sans doute de cette pièce même qui était le bureau de Tipi Hagen - il s'est, dans le passé, déployé en termes de quartier, de logique de ville, de perspectives de rentabilité dans le domaine de la construction en série….

L'accession à la propriété - et son pendant, la spoliation - est l'un des enjeux majeurs de l'histoire de la colonisation. Dans les récits historiques, le colon est défini comme quelqu'un qui vient s'installer 'définitivement' sur une terre, qui, le plus souvent, est pour lui, synonyme de renaissance, survie, nouvelle identification ….

On parle de 'concession' ; mais, finalement, qui concède quoi à qui? Qu'est-ce qui est concédé? Habite-on ou est-on habité par une histoire? Séverine Grenda poursuit ici un propos déjà abordé dans un travail intitulé ' demain-j'accède-à-la-proprietè'. 
Calédonienne, elle se sent particulièrement concernée par l'histoire de 'l'implantation' et les répercussions que cela peut avoir sur plusieurs générations.
 


lundi 21 octobre 2013

A partir du 5 novembre à la Maison du Livre de Nouvelle-Calédonie
Première lecture publique le 7 novembre à partir de 18h

samedi 20 juillet 2013

Présentation générale

Changement d'échelle, de perspective, détournements d'objets du quotidien, chantiers, juxtapositions énigmatiques, brouillons, construction/déconstruction, ….
A la lumière d'un doute explore des biais, des tangentes, des traces de transformation. 


L'exposition met le visiteur dans un état de découverte, de questionnement, d'une exploration d'habitudes de pensée et de vision qui, peut-être inconfortable, peut-être joyeuse, peut-être énigmatique, crée des zones de flottement, de respiration, de mise en suspend, pour de nouvelles élaborations.
L'exposition se situe dans un lieu, un pays, un temps qui sont ceux de cette élaboration en continu, nécessaire, qui, elle-même, met les habitants de ce pays dans des perspectives renouvelées qui peuvent être inconfortables, joyeuses, énigmatiques…
Zones de ferments pour de nouvelles expérimentations, pour l'avenir, avec leurs côtés réfléchis, nourris d'expérience mais aussi aléatoires et bricolés.

Et si le temps n'en était plus à l'affrontement de certitudes, mais, bien au contraire, à la mise en lumière de nos doutes comme sources possibles de pistes renouvelées de sens ?
Expériences, expérimentations, actualisations, interrogations. Mise en circuit pour un devenir. Capacité à tenir et à créer ensemble.


A la lumière d'un doute est une exposition multi-lieux.
Elle est portée par l'association Petits Artistes et Partis Pris.
Elle se déroulera au Centre culturel Tjibaou, au château Hagen et à la Maison du livre de la Nouvelle-Calédonie, à partir du 5 novembre.
La partie de l'exposition qui se déroulera au Centre culturel Tjibaou durera jusqu'en mars 2014.



Quelques artistes participants:
Ariella Blancher
Xavier Berton
Maryline Thydjepache
Hélène Janet
Jean-Michel Boéné

François Uzan
Séverine Granda
Grace Koéa

Franck Chan San
Lydie Gardet
Véronique Menet
Florenda Waina Nirikani
Gregory Flambard
Stéphanie Wamytan
Stéphane Foucaud
TAT
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