mardi 17 décembre 2013

François Uzan 'MagicPoussPouss' et Serge Vieillard 'Eclipse'


François Uzan MagicPoussPouss et Serge Vieillard Eclipse

1. Elément mobile avec système de monocycle et deux caissons, l'un intérieur et l'autre extérieur. Les caissons sont des supports pour différentes formes d'expression: images, textes, objets divers.
Le 'MagicPoussPouss' peut rester dans la case Kanaké et tourner en rond et/ou sortir de la case et se déplacer dans l'ensemble de la zone accueil du CCT.
Le 'MagicPoussPouss' peut se remplir des doutes des visiteurs et ceux-ci peuvent tourner en rond et/ou aller vers la lumière extérieure pour expérimenter leurs doutes au contact avec le dehors, les aérer, les partager...


2. La Lune, accrochée au château Hagen pendant un mois, a rejoint la case Kanaké du centre culturel Tjibaou, pour un dialogue avec le MagicPoussPouss de François Uzan. Cette mise en commun des deux éléments dans la case n'est pas sans rappeler quelque chose du cinématographe et en particulier la lune de Méliès mais aussi E.T ou la compagnie DreamWorks de Spielberg... Rêve, projection, imaginaire sont tout particulièrement associés au seul satellite naturel de la Terre qu'est la Lune. Et pourtant, planète liée à la fécondité, elle est constituée de myriades de cratères et autres mers désertiques. Elle interroge alors, placée dans le contexte de l'exposition, bien des paradoxes de la pensée et de l'émotion humaines qui projettent leurs propres mouvances intérieures sur toute réalité extérieure. Le parallèle avec la rencontre à effets tous azimuts dont le véhicule de François Uzan se fait une somme mobile est loin d'être fortuite.

Marc Faucompré 'Le temps océanien et le boson de Higgs' / Ariella Blancher 'Echafaudage'


Marc Faucompré Le temps océanien et le boson de Higgs / Ariella Blancher Echafaudage

Par son intervention, Marc Faucompré donne le départ d'un ensemble de modules qui prennent place sur les terrasses est du centre culturel Tjibaou. Des artistes seront invités à augmenter cette installation inspirée du travail de Pascale Martine Tayou - artiste camerounais qui a pour habitude d'occuper de grands espaces avec des installations volumineuses aux influences multipliées d'un entre-deux culturel, entre richesse (des points de vue) et pauvreté (des matériaux). Pour initier cette expérimentation entre abouti et innabouti, Marc Faucompré place un élément qui évoque une nouvelle conception du temps avancée par les scientifiques après la découverte du boson de Higgs - découverte très récemment couronnée du prix Nobel de physique. Pour certains chercheurs, le temps ne serait plus cette flèche lisse à la trajectoire irréversible. Comme dans la conception océanienne du temps, le passé, le présent et le futur seraient si intimement liés que l'ordre temporel ne serait plus univoque. L'artiste propose une représentation visuelle de ce concept où les liens océaniens déforment le fil du temps de la conception occidentale qui prévalait jusqu'ici et où le boson de Higgs - particule d'interaction ou de force qui permet aux particules d'acquérir une masse - donne aux objets l'illusion de la masse.

Les cocons d'Ariella Blancher ont voyagé depuis château Hagen, où, posés avec les meubles d'un espace déjà occupé, ils déployaient fils et vie. Arrivés au Centre culturel Tjibaou, ils ont été disposés sur un échafaudage, qui, entièrement entouré de film plastique, joue avec l'idée même de présentation faisant d'un élément de construction une vitrine de type muséal. On est ici entre intérieur et extérieur, accès et protection, présence et retrait. C'est encore un temps de gestation, qui semble indiquer que l'on en est bien toujours à la genèse d'un monde et que les formes à venir, sur le point d'éclore, s'apprêtent à donner leur part de sens.
donner leur part de sens.

mercredi 4 décembre 2013

Ariella Blancher 'Echafaudage'


 Ariella Blancher Echafaudage

Les cocons d'Ariella Blancher ont voyagé depuis château Hagen, où, posés avec les meubles d'un espace déjà occupé, ils déployaient fils et vie. Arrivés au Centre culturel Tjibaou, ils ont été disposés sur un échafaudage, qui, entièrement entouré de film plastique, joue avec l'idée même de présentation faisant d'un élément de construction une vitrine de type muséal. On est ici entre intérieur et extérieur, accès et protection, présence et retrait. C'est encore un temps de gestation, qui semble indiquer que l'on en est bien toujours à la genèse d'un monde et que les formes à venir, sur le point d'éclore, s'apprêtent à donner leur part de sens.


Severine Grenda 'Im-plant-ation(s)' 2

 Severine Grenda  Im-plant-ation(s)

L'accession à la propriété - et son pendant, la spoliation - est l'un des enjeux majeurs de l'histoire de la colonisation. Dans les récits historiques, le colon est défini comme quelqu'un qui vient s'installer 'définitivement' sur une terre qui, le plus souvent, est pour lui, synonyme de renaissance, survie, nouvelle identification ….On parle de « concession » ; mais, finalement, qui concède quoi à qui ? Qu'est-ce qui est concédé ? Habite-on ou est-on habité par une histoire ? Séverine Grenda poursuit ici un propos déjà abordé dans un travail intitulé « demain-j'accède-à-la-proprietè ».

D'abord présentée au château Hagen, dans une pièce occupée par un meuble très imposant, l'œuvre de Séverine Grenda retrouve au centre culturel Tjibaou un meuble, muséal celui-ci. L'implantation devient un entassement, accentuant encore l'idée de codification, d'uniformisation. Mais, présentées ainsi, les petites maisons aveugles ou aveuglées semblent dire aussi que cette histoire là ne pourrait bientôt n'être plus plus qu'une pièce de musée…?